Les signes encourageants de notre économie, avec une croissance avoisinant les 2 %, laissent présager une baisse de notre taux de chômage.
La lecture des experts ne semble pas rejoindre cette hypothèse, car si 38% des entreprises françaises disent avoir des difficultés à recruter selon l’INSEE, au-delà du risque de surchauffe (pénurie de main d’œuvre au sens large), il semble que le vrai sujet tourne autour de l’adéquation des compétences.
Outre le fait que la crise avait créé un effet d’aubaine pour certains employeurs en recrutant des salariés parfois surqualifiés pour des salaires modérés. L’évolution des attentes et des besoins n’a pas toujours été suivie de l’évolution des compétences.
A juste titre, le système actuel peut être qualifié « d’inefficace » au regard des millions de chômeurs qui ne trouvent pas d’emplois et des nombreux métiers qui ne trouvent pas preneurs faute de personnes qualifiées. Il est aussi « complexe » et « opaque » alors qu’il est géré à la fois par l’Etat, les Régions, et les partenaires sociaux (syndicats et patronat) ainsi qu’une multitude d’acteurs au niveau des territoires. Dans son rapport de 2012, la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) a ainsi pointé pas moins de 62.658 centres de formation contre… 4.000 en Allemagne. La formation professionnelle, c’est une énorme manne financière de près de 32 milliards d’€ par an.
La réforme de la formation professionnelle s’attache dorénavant à fournir à chaque salarié la possibilité de mieux prendre ne main sa carrière grâce à un compte personnel de formation dont l’accès sera beaucoup plus facile. http://travail-emploi.gouv.fr/formation-professionnelle/evoluer-professionnellement/article/compte-personnel-de-formation-cpf
L’idée est notamment de miser sur le Compte personnel de formation avec un accès direct des salariés aux formations et organismes de formation via le portail électronique dédié sans intervention de l’employeur ou de Pôle emploi. Concrètement, le gouvernement veut aussi donner plus de pouvoir aux entreprises pour contribuer à la définition de l’offre de formation correspondant à leurs besoins, car pour paraphraser le chef de l’état : « L’écart entre l’offre et la demande de compétences numériques et scientifiques expertes est significatif et il va croissant ».
Si vous vous sentez « largué » face aux changements rapides du monde professionnel ; si vous avez perdu votre emploi et n’en trouvez plus dans votre secteur ; si vous êtes lassé de votre travail et aimeriez acquérir de nouvelles compétences pour évoluer… vous devrez recourir à la formation continue. Il est évident que la réforme de la formation professionnelle concerne beaucoup de monde.
Les formations éligibles au CPF permettent :
- d’acquérir une qualification (un diplôme, un certificat de qualification professionnelle, un titre professionnel, une habilitation) ;
- d’être accompagné pour la validation des acquis de l’expérience (VAE) ;
- d’acquérir les connaissances de base (socle de connaissances et de compétences) ;
- d’effectuer un bilan de compétence en mobilisant les heures inscrites sur le CPF acquises en poste. Pour rappel, le bilan de compétence peut être effectué notamment dans le cadre du conseil en évolution professionnelle.
- de suivre une formation dispensée aux créateurs ou repreneurs d’entreprises.
Concrètement l’objet de la réforme vise à passer d’un accès à la formation de « B to B » à « B to C », le bénéficiaire étant maitre se don choix avec pour corollaire, une labellisation des organismes de formation pour éviter un opportunisme purement financier.
Ainsi la réforme en cours pousserait les organismes de formation à publier leurs résultats et à afficher clairement leurs performances ainsi que les débouchés des formations qu’ils proposent.